par Lionel BACQUET
Grâce à une charte de l'an 844, nous avons la certitude
que la commune de LONG existait déjà à cette époque.
A l'exception peut-être de quelques maisons situées sur la rive
droite de la rivière " Somme ", le long de la grand rue et
de la rue de la poissonnerie, sur ce chemin qui relie LONG à la chapelle
St Julien à Longuet, le corps du village de LONG s'allongeait depuis
la " Somme " jusqu'au hameau du Catelet et était retenu à
ses extrémités par de puissantes attaches, deux châteaux.
L'un inférieur dont il ne reste plus de traces qui faisait limite au
sud et qui explique le nom du hameau de LONG : Le Catelet.
L'autre plus redoutable, véritable tête de pont, debout sur la
rive droite de la rivière " Somme " pour en protéger
et au besoin en barrer le passage. (Abbé Delgove).
Arrmoiries de la Commune de LONG de gueules à trois écussons de vair: Elles sont connues par une
série de sceaux municipaux du XIVeme et XVéme siècle (cf
;Demay, Sceaux de la Picardi, n°326 à 328). Elles sont exactement
semblables aux armes de la famille de Fontaine, seigneur du lieu.
les seigneurs de Fontaine seraient des descendants des comtes du Ponthieu par
la branche latérale des Sires d'Abbeville. Dès le 9ème
siècle les comtes du Ponthieu avaient constitué une puissante
maison féodale héréditaire englobant le Ponthieu, le Vimeu
et la seigneurie de Montreuil .
Le premier seigneur de LONG dont on connaisse le nom est Raoul
de Fontaine; il vivait à Fontaine/Somme en 1090.. Son fief était
vaste puisqu'il comprenait Fontaine, Long, Longpré, Epagne, La Neuville
au Bois, Martainneville, La Morlière, la Chaynaye au bois et quelques
autres villages.
Raoul de Fontaine partit pour la 1ère croisade... le nom de son fils
Guillaume de Fontaines, chevalier, allié aux plus anciennes familles
de Picardie apparait à LONG en 1119.
Il est marié à Charlotte de Mailly dont il a 3 enfants :
Enguerrand fils aîné qui succédera à son père
Marguerite mariée à Thierry de Ligne
et Raoul qui sera seigneur d'Airaines
Jean de fontaine, certainement le fils d'Enguerrand, eut 4 enfants :
Gautier qui lui succéda, Robert, Henri et Hugues.
Aléaume de Fontaines , fils de Gautier de Fontaines ou de Guillaume ???
, seigneur de Long et Longpré fut nommé mayeur d'Abbeville en
1185. Il était, dit le père Ignace, d'un port majestueux, adroit
aux armes et d'une grande piété.
Le mayeur d'une ville était un échevin, l'administrateur de la
ville, donc un personnage très important. Abbeville s'était donné
en 1184 une charte de commune.Cette charte obligea Aléaume de Fontaines
à résider à Abbeville.
(On peut voir à l'hôtel de ville d'Abbeville sur la plaque en marbre
du hall d'entrée figurer en 2ème place le nom de Aléaume
de Fontaines dans la liste des Maires de la Commune).
Le Roi Philippe Auguste qui avait une grande estime pour Aléaume de
Fontaines le désigna pour être l'un des principaux chefs de l'armée
française destinée à faire partie d'une nouvelle croisade
contre les sarrasins. Il était marié à Laurette, fille
du seigneur et Comte Bernard de Saint Valéry, qui faisait preuve de beaucoup
de charité. Elle apprit même la médecine pour mieux soulager
et secourir les pauvres.
Aléaume de Fontaines repartit pour une 3ème croisade bénie
par le pape Grégoire VIII, (1189-1192), sous la conduite de Jean de Ponthieu,
2ème du nom, qui périt avec la plupart de ses barons lors de la
prise de St Jean d'Acre en 1191. Aléaume continua à se battre
avec les chevaliers laissés en Orient par Philippe Auguste. Il fut même
l'un des chefs à qui le roi confia, à son départ, la conduite
de l'armée française le 31 juillet 1191.
Lors de la 4ème croisade bénie cette fois par le
pape Innocent III, le 10 avril 1204 il était à la prise de Constantinople,
conquise pour la deuxième fois. Toutes les églises ont été
alors pillées ; Aléaume envoya en France par l'intermédiaire
de son aumônier Wibert des Saintes Reliques dans une châsse qu'il
scella de son sceau, écrivit deux lettres , l'une à sa femme et
l'autre à son fils Hugues dans lesquelles il expliquait l'origine et
la nature des reliques envoyées ( Elles sont toujours dans l'église
de Longpré qu'il venait de faire construire). Richard de Gerberoy, évêque
d'Amiens les dit authentiques le 4 août 1205.
C'est alors que Longpré prit le nom de Longpré-les-Corps-Saints.
Aléaume mourrut de la peste en terre Sainte en 1205.
Laurette fit élever un mausolée à la mémoire de
son mari dans le caveau de l'église de Longpré et vécut
à Longpré avec ses filles Marie et Isabelle. A sa mort, son corps
fut déposé dans la crypte auprès du mausolée d'Aléaume.
En 1205 , Hugues de Fontaine succèda à Aléaume.
Pendant ce temps, à l'abri du château et de l'église,
prenait naissance la paroisse de LONG.
Des masures étaient concédées par les seigneurs de LONG
à tout étranger qui voulait s'y fixer pour cultiver les terres
et augmenter ainsi le nombre de serfs ou colons. Sur ce terrain s'élevait
bientôt la chaumière du nouveau venu, près d'un riche pâturage
dont l'usage était également permis à ses bestiaux, et
elle ajoutait ainsi tout à la fois à l'agrandissement du village
et à la puissance du seigneur.
Cette entité communale qui s'agrandissait, cherchait son indépendance.
A l'aube du moyen âge, LONG faisait déjà montre d'une belle
volonté. Tout en conciliant sa dévotion pour l'église et
le seigneur, la Commune obtenait pas à pas sa liberté. C'est pourquoi
les obligations communautaires de l'assolement, de la vaine pâture, ou
simplement celle de la garde au bois, des corvées communes dans les fossés
du château ou de l'attente aux portes du moulin seigneurial, ont fait
franchir rapidement à nos paysans un échelon supplémentaire
au groupement de leur communauté. La première chose à remarquer
dans notre histoire est l'absence de cerfs dans notre village (ce qui est tout
à fait exceptionnel dans l'imagerie médiévale communale).
Non seulement le mot " cerf " est inexistant dans tous les documents
de cette époque concernant LONG mais les diverses charges qui pourraient
déceler un homme privé de liberté morale ou personnelle,
ne s'y voient nulle part.(loo jean)
Désormais, les habitants réclament ensemble le droit d'user d'un
marais pour la pêche et les roseaux, d'une pâture pour le bétail.
Ces différentes initiatives ont permis d'aboutir à la signature
d'une charte, sans doute âprement disputée avec les seigneurs de
Fontaine, maîtres des lieux, mais obtenue.
Dès lors les habitants du village se dotèrent d'un rudiment d'organisation
municipale et désignèrent leurs échevins. La commune de
LONG était née
LONG portait alors le nom de ville. Notre
Commune possédait donc un château fortifié mais également
un hôpital ou maladrerie qui se situait près de la rivière
du Moulin (rue du 8 Mai aujourd'hui). C'est certainement à cette époque
que le village a vu sa principale mutation. Les maisons furent construites dès
lors sur le coteau, ce qui permettait à ses habitants de pouvoir se réfugier
rapidement au château lors des conflits incessants de l'époque.
Cette Charte a peut-être eu pour modèle celle d'Abbeville. Elle
fut signée sans doute au temps d'Hugues de Fontaines.
Hugues de Fontaine se signala à Bouvines le 27 juillet 1214. Philippe
Auguste , soutenu par les contingents des Communes y vaincu Jean sans Terre,
les seigneurs de HOLLANDE et de Lorraine ainsi que l'empereur OTTON IV (Allemagne)
et ses alliés (40 000 combattants contre seulement 25000 français).
La vie du village évolua encore
Une autre église succèda
à celle du 12ème siècle construite par le chanoine Eustache
de Fontaine, devenu seigneur de LONG à la suite du décès
sans postérité de son frère Jehan de Fontaine.
Armoirie de la famille de Jean de Cresecques
Tiercé d'or, d'azur et d'or
En 1301 Eustache de Fontaines maria sa sur aînée à
messire Jehan de Crésecques et laissa aux deux époux le soin de
choisir le vocable sous lequel serait dédiée l'église de
LONG qu'il faisait construire. Ceux-ci qui avaient le même prénom
placèrent tout naturellement la nouvelle église sous le patronage
de SAINT JEAN BAPTISTE qui est resté le patron du village.
En 1320 c'est donc Jean Cresecques, chevalier, époux de Jeanne de Fontaine
qui est le seigneur de LONG..
En 1346 Edouard III, roi d'Angleterre, est repoussé au pont de LONG
avant d'aller affronter quelques temps plus tard l'armée française
dans la terrible bataille de Crécy perdue par la France le 1 août
1346. Les communes de Fontaine et de Longpré sont incendiés.
Vitasse de Cresecques est le seigneur de LONG à cette époque.
En 1356, l'armée française perd la bataille de Poitiers pendant
laquelle le roi Jean est fait prisonnier. Cette défaite déclenche
de grands désordres dans le pays et des compagnies d'aventuriers (Anglais,
Navarrais etc
) pillent les routes et les campagnes, brûlant tout
sur leur passage et torturant même les paysans.
En 1359 Philippe de Navarre, alors qu'il est poursuivi par les français
et l'armée du Dauphin, le futur Charles V,, lieutenant général
du royaume pendant la captivité de Jean, se réfugient au château
de LONG , appelé forteresse Saint André. Il occupe le donjon du
château. Les Dauphinois les suivent donc et préparent l'attaque
du château pour le lendemain. Mais pendant la nuit les pillards quittent
LONG en cachette par les souterrains et se dirigent vers le Vermandois.
Le 8 mai 1360, avec le désir de recouvrer la liberté après
quatre années de captivité, a fait signer au Roi Jean (Jean II
le Bon) le traité de Brétigny qui donnait le Sud Ouest de la France
à Edouard III d'Angleterre et qui replaçait ainsi le comté
du Ponthieu sous domination Anglaise. Ce traité est considéré
comme honteux et les lettres du monarque en date du 12 avril 1361 les informant
qu'ils redeviennent sujets anglais met dans une grande colère les Abbevillois.
Dans la prévision de ces événements et afin d'ôter
aux Anglais et aux Navarrais tout moyen de s'établir dans le Comté,
les Abbevillois démolissent les châteaux... le château de
Long est lui aussi démoli.
Toutefois pour prévenir toute réclamation de dommages et intérêts,
ils avaient demandé des lettres d'abolition au roi Jean, qui, heureux
de la liberté recouvrée, accueillit leur requête à
son passage à Abbeville, le 16 novembre 1360, déclarant même
qu'ils avaient bien agi et qu'ils ne pourraient pas être inquiétés
à l'avenir.
En 1362, le château de LONG est reconstruit par Robert de Cresecques à
quelques mètres plus haut, mais fort différemment d'une forteresse
construite dans les années 1361.
Son fils aîné Robinet lui succède et doit soutenir les redoutables
assauts de l'armée anglaise conduite par le Roi Henri V qui échoue
dans l'attaque du pont de LONG mais brûle Longpré et d'autres villages
se trouvant sur la route jusqu'à Azincourt (commune du Pas-de-Calais)
le 25 octobre 1415 pendant la guerre de 100 ans.
En 1490 Jeanne de Crescecques épouse Jean de Croy, comte de Roeux et
en 1505 la seigneurie passe dans la famille de Jean de Croy.
Ce même Jean de Croy fait reconstruire le clocher de l'église de
LONG renversé par la foudre le 14 juillet 1554 sous le règne de
François 1 er. Une inscription était d'ailleurs inscrite au bas
de la Tour qui a disparu aujourd'hui et qui disait ceci:
:
" en l'an mil chinq cens cinquante quatre
au mois de juillet proprement
le quatorzième jour sans débats
vint un orage véhément
lequel par un trez grand tourment
de foudre, tempeste et tonnoire
la flèche abattit razement
de ce clocher chose notoire "
Puis Eustache de Croy fait de Saint-Omer son lieu de résidence et donne
à bail à ferme la maison seigneuriale de LONG.
Marie de Croy, sur d'Eustache, fait passer par son mariage la seigneurie
de LONG et Longpré à Adrien de BOULANVILLERS, seigneur de Boulanvillers,
Vicomte de Dreu, baron de la Loudraye. les armoiries de la famille portent fascé
d'argent et de gueulles de huit pièces.
L'un de ses descendants Abraham de Boulainvillers meurt vers 1656 sans postérité.
La seigneurie revient à sa nièce Anne de DANGUELLES, épouse
de Philippe de MONTIGNY, chevalier, seigneur de Montigny, Sours et Ponessant.
Il est également gouverneur pour sa majesté des ville, château
et citadelle de DIEPPE et forts en dépendant.
En 1689 Guillaume de Montigny, vicomte de Dreux hérite du château
EN 1696 Joseph de Montigny, chevalier, capitaine au régiment de Berry
dans la cavalerie, hérite à son tour du château et le vend
en 1698.
Le château change donc de famille une nouvelle fois en 1698: l'histoire
du château que nous pouvons admirer aujourd'hui commence...
Armoirie de la famille de Buissy
D'argent à la fasce de gueules chargée de trois fermaux d'or.
Cimier: un chien ailé issant - supports: deux lévriers d'argent colletés de gueules bordé d'or - Devise: ATTENTE NUIT BUISSY
Voici en quoi consistait la seigneurie :
Un château, 120 journaux de terres labourables, 33 journaux de prés,
5 journaux d'aire, un moulin à eau, 200journaux de bois, un droit de
pêche, un champart et 350 livres de censives. Les vassaux devaient au
seigneur à la Saint Rémy une paire d'éperons et 60 livres
; à noël 38 sous, 446 chapons, 139 poules et deux paires d'éperons
de fer. De plus le seigneur percevait au pont de LONG un droit de passage pour
les marchandises qui traversaient la Somme pour aller du Ponthieu au Vimeu et
réciproquement. Ce droit pouvait en certaines circonstances être
racheté par une prière.
L'acquéreur est donc Honoré de Buissy, vicomte en 1698, chevalier,
d'une famille originaire de Buissy, près de Macquillon, dans le Cambrésis,
depuis longtemps établie dans le Ponthieu, Seigneur de Long, Longpré,
Catelet, Bouflers, Ligecourt et autres lieux, " ces armoiries portaient
argent à la feasce de gueulles, chargée de 3 fermaux dor ".
Honoré de Buissy a épousé en 1692 Marie Marguerite de Fuzelier.
Cette dernière meurt le 12 janvier 1705, après avoir fondé
un obit annuel pour elle dans l'église collégiale de Longpré.
Honoré ne tarde pas à la suivre dans la tombe le 4 septembre 1712.
De leur son mariage est né Honoré-Charles.
Vers 1700 le château fort en très mauvais état est démoli.
Il avait résisté au temps pendant près de 4 siècles.
Honoré Charles de Buissy, Trésorier de France au bureau des finances
d'Amiens de 1725 à 1759 (8ème charge), hérite donc de son
père la seigneurie de LONG, Longpré, Hurtevent, Boufflers, Hauconnay,
Ligecourt etc
il a avec son chapitre d'assez graves différents
et même avec Jacques son frère. Il lui intente un procès
en 1722 à l'occasion des droits honorifiques qu'il dit lui être
dus en sa qualité de seigneur fondateur.
Honoré Charles de Buissy épouse en premières noces le 3
juillet 1730 Marie Madeleine d'Hollande, fille de François d'Hollande,
seigneur de Friancourt, Béthencourt-Rivière etc
qui meurt
à Versailles, sans postérité.
Trois ans après, le 27 février 1733, il prend pour femme en secondes
noces, Thérèse Geneviève, fille de N.Ravot d'Ombreval chevalier,
seigneur d'Ombreval et de la Guérinière, avocat général
à la cour des aides à Paris, puis maître des requêtes,
lieutenant général de police de la ville de Paris.
C' est en cette même année 1733 qu'il fait construire le château
de LONG sur les terrasses d'un ancien château fort dont on peut encore voir les restes d'anciennes tours... Il semblerait que ce soit un architecte de Paris, Monsieur BRIZEUX, qui ait fait les plans de ce château que nous connaissons aujourd'hui et que tant de
visiteurs admirent, château que l'on peut citer comme l'une des plus gracieuses
demeures seigneuriales du Pays de Picardie. (d'apr_s Monsieur GOZE manuscrits volume 7). Deux autres château ou gentillomière ont été dessiné par cet architecte parisien (le château de Bagatelle à Abbeville et la gentillomière de Dompierre sur Authie).
Elle porte d'ailleurs à l'époque le nom de " folie de Buissy
" à cause de l'énorme dépense éffectuée pour
la construction de ce château... ou pour certains historiens au fait que
ce château a été construit au milieu des arbres, donc des
feuilles
à vous de choisir...
Orienté Est-Ouest, ce château en briques et pierres,
est très représentatif des châteaux construits durant la
première moitié du XVIIIème siècle.
C'est un bâtiment formé d'un seul corps de logis rectangulaire
à deux étages flanqué sur chacune de ses façades
de trois pavillons polygonaux à trois pans, celui du centre formant avant
corps, les deux autres aux extrémités formant pavillons.
L'élévation des deux façades est identique, seuls les éléments
décoratifs centrés sur les pavillons polygonaux différent.
L'avant corps central de l'ouest, côté cour (ill48) est particulièrement
riche avec son fronton demi-circulaire couronnant les deux étages et
supporté par quatre consoles se terminant par des chutes de fleurs. Au-dessous
surmontant la porte d'entrée, une allégorie de la force coiffée
d'une peau de lion orne la clef.
Les deux pavillons latéraux sont plus sobres avec leur
fronton triangulaire supporté par deux pilastres d'ordre ionique encadrant
la fenêtre du premier étage. Cette décoration se retrouve
côté jardin (ill 49) avec quelques modifications. Le pavillon central
est surmonté d'un fronton triangulaire alors que les pavillons latéraux
sont ornés de frontons demi-circulaires. L'ensemble de l'édifice
est coiffé d'un toit à la Mansart avec noues orné à
sa base de dix ils-de-buf sur chaque façade
Dominant la rivière Somme, la façade sud est large de trois travées.
C'est là que se trouve le salon du Zodiaque ainsi appelé parce
que les toiles placées dans les écoinçons, entre les fenêtres
et au-dessus des portes représentent les signes du zodiaque. Cette pièce
est pleine de lumière grâce aux 9 fenêtres cintrées
qui couvrent trois de ces côtés. Les dorures des boiseries ont
du être faites par J.BOUTRY en 1760.
Les trumeaux représentent donc les signes du zodiaque d'après
Amédée de Franqueville dans la Picardie historique et monumentale
:
- un jeune berger regardant ses chèvres se battre (Capricorne)
- une jeune femme lisant auprès d'un chasseur (ce seraient M Pierre de
Buissyet son épouse) et derrière eux la statue couchée
d'un fleuve dont l'urne répand de l'eau (Verseau)
- deux pêcheurs relevant un filet (Poisson)
- un pâtre jouant de la flûte en surveillant son troupeau (Bélier)
- une paysanne filant tout en gardant ses bêtes (Taureau)
- Une jeune mère allaitant deux nouveaux-nés (Gémeaux)
- Dans une cuisine, une ménagère préparant des écrevisses
(Cancer)
- Un lion se montre au premier plan, un autre dans le lointain s'élance
sur des chasseurs (Lion)
- Une jeune fille semble reposer sur des nues (Vierge)
- Deux marchands pèsent des ballots auprès de la mer sur laquelle
vogue un navire (Balance)
- Un scorpion de taille invraisemblable poursuit un personnage coiffé
d'un turban (Scorpion)
- Un centaure tenant un arc (Sagitaire)
Monsieur de Franqueville ajoute que deux jolis dessus de porte sont à
remarquer : leurs sujets mythologiques surpassent de beaucoup la qualité
d'exécution des signes du zodiaque. L'un représente une femme
qui plane, une étoile au-dessus de la tête, le bras tendu vers
un paysage sombre qui s'éclaire dans le haut. L'autre nous montre une
déesse des eaux couronnée d'algues, appuyée sur une coquille
en donnant la main à un personnage agenouillé. Il se pose la question
de savoir si ces fresques représentent d'un côté l'aurore
et de l'autre Amphitrite, ou bien deux des quatre éléments, le
feu et l'eau
enfin d'après M.Prarond une partie des peintures du
château de LONG serait de Choquet.
Une autre chose est signalée : sous le signe de la vierge est peint un
M et non un V et le personnage féminin à la ceinture bleue qui
semble se reposer sur les nuages ne ressemble en rien aux autres figures d'aspect
très réaliste. Tout donne à penser que le peintre a voulu
représenter la Vierge Marie.
Monsieur de Berny pense que les peintures auraient été faites
par les frères HUET, à l'exception des dessus de porte qui seraient
de COYPEL (Charles Antoine). Pour R.RICHARD elles pourraient être de Pierre
Adrien Choquet, peintre Abbevillois né en 1743 comme Pierre de Buissy
( dans deux tableaux qu'il a peints pour les communautés religieuses
d'Abbeville la sainte Vierge Marie apparaît parmi des nuages comme dans
le signe de la vierge du château de LONG, troublant.
Monsieur de ROUVROY a vendu les boiseries de la pièce du zodiaque , semble-t-il, 100 000 francs vers
1902 à M.Jacques Sélingman SINGER qui les destinaient à la décoration
d'un hôtel qu'il devait faire construire à New-york. Ce projet
n'a jamais été réalisé, Monsieur SINGER mourrut
et les boiseries restèrent dans des caisses à Paris ( ou au havre
???) pendant plus de 30 années. Les toiles peintes représentant
les signes zodiacaux ont pris la route de Londres et on ne sait pas exactement
comment elles sont rentrées à Paris pour rejoindre les panneaux
chez un antiquaire du faubourg Saint Honoré.
C'est monsieur Hecquet, un antiquaire amiénois qui les signala à
M.Gérard de Berny qui en fit l'acquisition en 1934 pour la somme de 200
000 francs. On peut les admirer aujourd'hui dans le petit salon construit à
l'identique de la pièce du château de LONG dans les jardins de
l'hôtel des Trésoriers de France à Amiens. (Monsieur VANGLABEKE
fera restaurer les copies existantes par Madame Persyn, diplômée des Beaux Arts de Paris)...
l'histoire est parfois extraordinaire...
La salle de billard et la salle à manger ont conservé en partie
leur décoration. La première porte sur un panneau la signature
d'HUET le fils datée de 1764 (ce qui prouve que ce fut le fils Pierre
de Buissy qui fit décorer l'intérieur). Il semblerait que ce fut
Nicolas, frère du plus réputé des HUET, qui aurait décoré
ces panneaux.
entrée du château
Les beaux communs du château de LONG (ill61) sont à
mettre en parallèle avec ceux du château de Martainneville (ill62).
Un long corps de bâtiment est encadré par deux pavillons reliés
au corps central par un mur incurvé amortissant les angles. La porte
monumentale à arc surbaissé est encadrée d'un simple appareillage
à refends formant pilastres, et est surmonté d'un fronton triangulaire.
De part et d'autre s'établit un rythme de fausses arcades en pierre qui
se détachent sur le fond du mur en brique.
Un beau colombier octogonal (ill60) ,en briques et pierres, se trouve au centre
de la cour de la ferme. Il est meublé de près de 1000 niches ou
boulins et d'une échelle tournante en chêne qui permet de visiter
tous les nids sans s'appuyer sur eux. Ce colombier pouvait abriter 700 couples
de pigeons.
Mais revenons à l'histoire du château; dans les années
1730 la bonne harmonie rétablie entre les habitants de LONG et le seigneur
ne sera que de courte durée. De nouvelles contestations surgirent à
propos d'un aveu de dénombrement des biens afférents à
la Loi et commune de LONG, présenté par elle le 28 septembre 1738,
et refusé par le seigneur, comme contraire et préjudiciable aux
droits de la seigneurie reconnus par les anciens titres.La Commune continuait
là son combat pour son indépendance...
En 1743, Pierre de Buissy naît au château. Il se prépare
dès sa jeunesse au métier des armes.
"Et voilà qu'une histoire de la cour de Versailles se répand
dans tout le royaume
Mme Adélaïde en jouant avec la reine
à cavagnole, jeu de hasard, réussit à glisser de sa poche
sans que personne s'en aperçoive 14 louis. Le lendemain, dès l'aube,
elle se lève, passe un jupon et sort de sa chambre sans être entendue
de ses gouvernantes, ni de personne.
Au moment où elle glisse hors du château, elle est surprise par
une de ces femmes. Elle est ramenée de force à l'appartement royal.
Quand on l'interroge pour connaître le but de cette escapade, elle répond
: qu'elle voulait aller se mettre à la tête des armes de son père.
Elle connaissait ajouta-t-elle un homme qui lui était tout dévoué
et qui l'accompagnerait dans cette expédition.
Adélaïde finit par avouer que ce garçon était celui
qui prenait soin de l'ânesse dont elle buvait le lait chaque matin. (vérité
ou légende ?!)... Belle histoire tout de même...
M.de Buissy est alors maire et commandant pour le roi de la ville d'Abbeville
depuis 1745, ce qui lui vaut d'être fait comte puisqu'à l'époque
le fait d'être maire d'une ville importante donnait automatiquement le
titre de comte.
Son successeur, Jacques devint chanoine puis vicaire général d'Arras,
un autre fils dont le nom nous est inconnu, qui fut chevalier, seigneur du Catelet,
mousquetaire de la garde ordinaire du Roi, et quatre filles, mortes sans alliance.
A cette époque une petite rivière prenant son origine à
la Somme au lieudit " le trou Madame " traversait le marais de LONG
et le Catelet , et allait verser ses eaux dans celles du marais de Fontaines.
Elle faisait mouvoir au " trou madame " deux moulins à huile,
construits par permission du seigneur en 1709.
Le chapitre pour mettre fin au procès, déclara par une délibération
prise en commun accord qu'il était disposé à rendre au
seigneur de Buissy les mêmes honneurs que ceux qui étaient rendus
à monsieur le Duc de Chaulnes par son Chapitre de l'église collégiale
de Picquigny.
Le seigneur de Buissy accepta et la paix fut faite.
Accommodement. Le dimanche 4 avril 1745, à l'issue des vêpres,
la communauté de LONG s'assembla pour déterminer les conditions
d'après lesquelles ses échevins seraient autorisés à
traiter avec le seigneur de Buissy, et le 7 août suivant les parties firent
la transaction dont voici l'abrégé :
Les seigneurs se sont toujours montrés jaloux d'exercer ce privilège
de la seigneurie et ce ne fut que dans une transaction du 4 avril 1745 que le
seigneur de Buissy en fit l'abandon pour lui et ses successeurs
Le seigneur de Long est maintenue dans sa noblesse d'extraction par arrêt
du Conseil d'Etat du Roi, en date du 24 juin 1758.
Henri Charles Honoré de Buissy meurt au château de LONG le 15
septembre 1762 et est inhumé dans le caveau de l'église de Longpré.
De son mariage avec Geneviève Thérèse Ravot d'Ombreval
sont issus Honoré Charles mort en bas âge ; Charles François
Gabriel mort jeune également ; Pierre qui suit, Jacques Honoré
mort jeune, Marie Thérèse Adélaïde, mademoiselle de
LONG, mariée à monsieur Dufrène, chevalier, seigneur de
Fontaine, morte sans postérité, Marie Charlotte Gbeviève,
mademoiselle de Longpré, mariée à son cousin Paul François
de Buissy, chevalier, vicomte du Mesnil ; mademoiselle de Buissy qui épousa
le marquis d'Elbée, capitaine des grenadiers du Roi, chevalier de St
Louis.
Pierre de Buissy , né en 1743, chevalier, officier au régiment
des gardes françaises, capitaine des chasses de monseigneur comte d'Artois,
chef et seul mâle de sa branche, devint donc seigneur de LONG et Longpré.
Il avait épousé Anne-Elisabeth de Gaudin. Il ne conserva pas longtemps
dans son intégralité l'héritage paternel. Forcé
par la nécessité, il démembra sa belle seigneurie par la
vente de la terre de Longpré qu'il fit, le 13 juillet 1773 à Jean
François, marquis de Louvencourt, seigneur de Béthencourt Rivière,
Courchon, Beaupré, de Villieux-les-pas, St Léger, Hainevilleet
autres lieux, ancien officier du régiment d'infanterie du roi.
Il construisit un obélisque d'une hauteur de 70 pieds en l'honneur du comte d'ARTOIS en 1777 (d'après les dessins de Monsieur LEMOINE,architecte et ancien passionné du roi de Rome) (Texte e A de Franqueville).
Le vicomte Pierre de Buissy eut de son mariage une seule fille, qui avait pour
prénom : Anne Charlotte Elisabeth née le 5 mai 1770. Dix-sept
ans après , en 1787, il meurt à Paris à l'âge de
44 ans laissant à sa fille unique sa seigneurie de LONG, bien amoindrie
hélas ! par la vente de la terre de Longpré. Il faut supposer
que l'importante dépense qu'a du entraîner la construction du château
de LONG en est la principale cause.
Le marquis de Louvencourt, acquéreur de la terre et de la seigneurie
de Longpré n'en jouit pas lui-même bien longtemps. Il meurt en
1781 en son château de Béthencourt-Rivière à l'âge
d'environ 39 ans et est inhumé auprès des anciens seigneurs, ses
prédécesseurs dans le caveau de l'église collégiale.
Son testament contient un legs de 150 francs de rente à perpétuité
au chapitre à prendre sur les terres de Longpré.Il ne devançe
que de 3 ans dans la tombe sa femme Marie-Françoise Joséphine
de Vignacourt, qui décéde le 22 septembre 1784 à l'âge
de 38 ans.
Dame Anne-Charlotte Elisabeth de Buissy, fille de Pierre de Buissy, seule héritière
de la seigneurie, épouse le 22 avril 1789, messire Amédée
Charles Marie, comte de Boubers -Abbeville-Tunc, seigneur de Vitz-les-Willecourt,
Mianney, anciennement Duc de Mornie de Ponthieu, et transporte ainsi , par alliance,
la terre de LONG dans une nouvelle famille.
Amédée Charles Marie est le fils de Claude Charles, comte de Boubers-Tunc,
chevalier et seigneur de Mianney, Vitz-les-Willencourt, il a été
marié en premières noces à Marie-Mademeine Manessier, dame
d'Omâtre qui ne lui a pas donné d'enfant, et il épousa Marie-Françoise
de Brossard-Bardemont en deuxièmes noces.
Les Buissy n'ont donc possédé le château que de 1698
à 1789.
Armoirie de la famille de Boubers d' Abbeville -Tunc
Ecartelé au 1 d'or à trois fasces de gueules à une branche de gui de chêne de sinople brochant sur les fasces (Walbert) au 2 d'or à trois bandes de gueules (Ponthieu ancien) au 3 d'argent à trois écussons de gueules (Boubers) au 4 d'or à la croix de sable ch de cinq coquilles d'argent (Rayneval-Bernâtre) sur le tout d'or à trois écussons de gueules (Abbeville-Boubers-Tunc). Supports : deux tritons sonnant de la conques marine au naturel. Cri: Abbeville - Devise: SANS AYDE ET FIDELIOR IN ADVERSIS.
C'est peut-être à cette époque que fut installé
au dessus du porche des écuries, un écusson aux armes des BOUBERS
ABBEVILLE. La famille est issue des anciens comtes de Ponthieu remontant à
Angilbert, gendre de Charlemagne. Hugues II comte de Ponthieu et Gisèle
sa femme, fille de Hugues Capet eurent deux fils dont l'aîné continua
la branche des comtes de Ponthieu.
En exécution d'un décret de l'assemblée nationale promulgué
par lettres patentes du Roi en date du 18 novembre de cette année 1789,
la déclaration de la cure de LONG est faite le 10 février 1790
par le titulaire au bureau de la chambre municipale. En voici l'abrégé
:
1er un neuvième du dixième dans tout le terroir, contre le
commandeur de Beauvoir, qui en a six et le chapitre d'Abbeville, deux ;
2ème six neuvièmes, tant en terres qu'en prairies décimales,
depuis la base de la rivière des planches jusqu'au bout du terroir terminé
par le hameau du Catelet.
3ème quinze journaux de terres, lesquelles terres et dîmes ci-dessus
produisant 450 livres et 10 setiers de blé muison ;
4ème supplément d'ancienne taxe pour pension, payé par
le commandeur de Beauvoir, 50 livres ;
5ème une livre 10 sous de surcens sur deux maisons ;
6ème une parcelle de dîme prairien estimée à 30 livres
;
7ème Presbytère et jardin.
Suivent les charges :
Le même jour, déclaration faite par le chapitre de Longpré
de 40 journaux et demi de terre sur LONG, produisant 60 setiers de blé
muison, et chargés de cinq obits annuels.
Quatre jours après, la déclaration des biens de la chapelle castrale
de St Nicolas de LONG faite par l'abbé messire Honoré de Buissy,
qui en est le titulaire. Elle porte 776 livres de revenus de terres et dîmes,
et pour charges une messe à acquitter les dimanches et fêtes dans
la chapelle, plus l'entretien de la maison et d'un petit pont par lequel on
communique du village à la prairie.
Le 28 du même mois, déclaration des deux chapelles de ST Matthieu
de Longpré. La première qui a pour titulaire Nicolas Isodore MOREAU,
chanoine de St Etienne des Grés à Paris jouissait de 672 livres
de revenus sur 41 journaux de marais situés sur LONG, avec charge de
202 livres et quatre messes par semaine. La seconde, possédée
par Emilien Bourdon, vicaire général de Macon n'avait que 630
livres de revenu de même nature et aux mêmes lieux, et pour charges
que 182 livres, et le même nombre de messes.
Le 2 mars 1790, déclaration de la fabrique de l'église de LONG
; total du revenu : 1097 livres 3 sous ; charges 817 livres 4 sous. Le 14 mars
1790 déclaration du chapitre de Saint Vulfran. Revenu en dîmes
sur LONG 485 livres ; charges : 78 livres et part proportionnelle dans les réparations
du chur de l'église.
Le 31 août 1790 l'inspecteur des communes constate à LONG 250 journaux
de marais, dont 91 avaient été tourbés Le village compte
alors 1300 habitants.
Glacière en très bon état
Le comte Amédée Charles-Marie
de BOUBERS était capitaine de cavalerie, chevalier de Saint Louis, au service dans
le corps royal des carabiniers commandés par Monsieur, depuis le roi
louis XVIII, lorsque la révolution éclata, et fit avec eux les
campagnes de l'armée des princes.
Il émigra en 1790 et fit donc partie de l'armée dite des princes
dans la campagne de 1792.
Lors d'une patrouille qu'il effectue en 1792 dans la forêt des grandes
Armoises en Champagne, le comte de Boubers, s'étant avancé un
peu trop, surprend un émissaire de l'armée de la république
porteur d'une lettre. Cette lettre explique que le soir même 4 princes
français et leur état major doivent être enlevés
dans le château de SY, où ils sont sans défiance à
l'approche de la garnison de Montmedy.
Pendant ce temps à LONG, le 1 septembre 1792 par suite d'une plainte
de plusieurs citoyens, le conseil municipal, par une délibération,
ordonne la démolition de l'obélisque élevé dans
le parc du château avec les inscriptions, armoiries et autres marques
de féodalité qui s'y trouvent. L'aigle colossal en plomb qui surmonte
cet obélisque doit d'abord servir à confectionner des balles pour
la défense de la patrie. Mais ce beau patriotisme a disparu le lendemain
et la cupidité individuelle prend sa grande part de cette épave...
la tempête révolutionnaire n'est pas trop de mise dans la Commune.
La municipalité s'approprie le reste. Les habitants se servent des pierres
pour la construction de leurs maisons.
Le comte Amédée Charles Marie de Boubers rentre en France en
1799, commande les volontaires royaux connus sous le nom d'armée de l'arc-en-ciel
et reçoit la croix St Louis de la main même du roi Louis XVIII,
à son passage à Abbeville le 22 mars 1815. C'est aussi à
sa demande que la ville d'Abbeville reçoit du roi le nom de "bonne
ville", quoique l'ordonnance n'en soit rendue qu'à son retour de
Gand.
Le comte Amédé Charles Marie de Boubers aura quatre
enfants :
- Amédée Victor de Boubers-Abbeville Tunc, décédé
le 6 août 1815 à l'âge de 25 ans.
- -Alphonse Alexandre Charles de BOUBERS -Abbeville Tunc, né à
Lipstadsen (Wesphalie) le 31 janvier 1798, preuve que ses parents avaient émigré
pendant la révolution
- Aure Pauline Henriette de Boubers-Abbeville Tunc, qui épousa André
Félix, vicomte de Fayolle
- Ide Rose Blanche de Boubers-Abbeville Tunc, mariée à Pierre
Jules du Mesniel de Saveuse, chevalier.
Alphonse Alexandre Charles, comte de Boubers-Abbeville Tunc, officier des cuirassiers
de la garde royale, épousa Mathilde de Corday d'Orbigny. Ils eurent un
enfant :
Olivier Angilbert Marie de Boubers Tunc né en 1846.
Alphonse Alexandre Charles hérita du château en 1860.
Olivier Anglibert Marie de Boubers-Abbeville Tunc fut le dernier Boubers a
habiter le château. Il meurt le 4 février 1871 au camp de Boulogne-sur-Mer
du Typhus. Il était capitaine de la garde nationale.
Ida Rose Blanche de BOUBERS-Abbeville Tunc née le 18 janvier 1806, mariée
à Pierre Jules de Maisniel de Saveuse, tante d'Olivier et Charlotte Anaïs
Zoé Mathilde de Corday d'Orbigny, veuve d'Alphonse de Boubers héritent
du château qui va être vendu.
Signalons cette particularité c'est que la première et la dernière
famille qui possédèrent la seigneurie de LONG, à six siècles
d'intervalle, furent toutes deux alliées à la maison d'Abbeville.
Guillaume d'Abbeville qui a épousé Ide de Boubers vers l'an 1200
avait même un obit dans l'église de Longpré pour 12 sols
et une livre de poivre, à prendre sur une dîme à Morival,
paroisse de Vismes.
Cette grande famille de France a participé aux croisades, elle a eu dans
ses rangs deux cardinaux, un archevêque nommé à Besançon,
et plusieurs évêques dont Bernard d'Abbeville qui fut le 50 ème
évêque d'Amiens et qui termina la basilique. Elle compte également
un chevalier des ordres du roi, plusieurs chevaliers de Malte, des chevaliers
de Saint-Louis, des officiers généraux et supérieurs .
Signalons également que le comte de Boubers en 1829 fit don à
la commune d'un terrain longeant le bois du château et qui deviendra la
rue de l'Etoile. La même année une autre parcelle de terrain est
donnée pour agrandir le cimetière. Il s'y réserva une place
au centre qui existe toujours
les armes à gauche sont celles de la famille de Rouvroy, "de sable à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de gueule", à droite les armes de la famille de Chabenat de Bonneuil " d'argent à la fasce en devises de gueules, soutenues de trois pensées au naturel, tigées et feuillées de sinople, deux et une; au chef d'azur chargé d'un soleil d'or". La couronne de comte rappelle le titre accordé par Louis XVIII à Albert de Rouvroy de Fournes (1768-1841).
aquarelle de A.BARIL du 23 août1874
Collection G Asselin
Dessin de O.MACQUERON
Mascaron qui doivent repousser les mauvais esprits
les mascarons à gauche et à doite sont situés au dessus de fenêtres côté ouest du château
et celui du centre sur le fronton central côté est
Le château est donc vendu à la famille de ROUVROY en Octobre 1871. L'histoire de cette famille aurait ses plus lointaines origines en Flandres.
L'acquéreur est Monsieur de ROUVROY Octave, né le 29 février
1828, veuf et remarié à Mademoiselle CHABENAT de BONNEUIL.
Monsieur
Octave Marie Jean-Baptiste Anaclet de ROUVROY meurt au château le 9 juin 1882, laissant une veuve et cinq enfants: René né en 1863, Edouard en 1864, Marie en 1866,Robert en 1867 et Gabrielle en 1868.
La fortune d'Octave de Rouvroy fut partagée équitablement entre ses cinq enfants avec toutefois un avantage pour l'ainé qui hérita, hors part, du château de LONG et de son parc.
René de Rouvroy encore mineur et n'ayant pas encore terminé ses études, hérite donc du château. En 1894 il épouse Marie Hélène Stéphanie
de FRANCQUEVILLE d'ABANCOURT dont la famille est originaire du Cambrésis. La fortune de sa femme, jointe à la sienne, permettra au couple de subvenir à la lourde charge du château de LONG et à l''entretien du domaine jusqu'en 1914, sauf difficultés passagères. Il remettra en état les serres du château qui serviront jusqu'à son départ. Les terres de LONG étaient de peu de rapport et monsieur de Rouvroy tirait une partie importante de ses revenus des terres qu'il possédait dans les Régions de Lille et de Cambrais. La première guerre mondiale en 1914 va priver Monsieur de Rouvroy de ces principaux revenus.
Monsieur René de Rouvroy sera Maire de la Commune de LONG et ce sera durant son mandat que la Commune se dotera de l'usine hydroélectrique qui apportera la lumière électrique et l'eau courante dans les maisons, un confort extraordinaire à l'époque et qui fera bien des envieux parmi les Communes voisines.
La famille de Rouvroy
et notamment Julienne Marie-Josèphe de Morgan d'Epagny épouse de Rouvroy Edouard a beaucoup donné aux pauvres de LONG et
ils étaient nombreux à cette époque. Monsieur Hubert de Rouvroy, son arrière arrière petit fils, nous dit que les pauvres la prénommaient "la providence des pauvres". Il existe d'ailleurs dans l'église
une couronne de perles noires dans la chapelle Saint Roch qui fut offerte pour
remercier Madame Julienne de Rouvroy décédée à Long le 5 novembre 1876 à l'âge de 74 ans.
Voici le texte : A la pieuse mémoire d'une bienfaitrice vénérée, Madame la Douairière de ROUVROY née à Amiens en 1801 décédée au château de LONG le 5 septembre 1876. Elle a passé en faisant le bien (Act... Ap...) . C''est ici qu'elle venait deux fois le jour pour tous ceux qui lui étaient chers et qu'elle puisait la charité inaltérable qu'elle répandait sur les indigents et les affligés. Nous tous qu'elle a secourus prions pour elle.
Au début de la guerre 1914-1918, monsieur de ROUVROY accueillera dans
son château et dans son parc des soldats Indous puis des Anglais (voir
histoire de la guerre 1914-1918 à Long, vous pourrez y trouver des extraits
des mémoires de M.de ROUVROY dans le site dans la rubrique "histoire de Long" guerre 1914-1918.
La famille de Rouvroy doit vendre le château le 8 mars
1916 à Monsieur de PANEVINON.
C'est la fille de monsieur de PANEVINON, madame de SAINT PIERRE qui hérite
du château
Le château ne sera pas habité par ses nouveaux propriétaires mais il semble qu'il ait été loué un temps à Madame de Berny née Morgan. Il sera abandonné dans les année 1930.
Lors de la guerre 1939-1945, le château fut mitraillé, les allemands
l'occupèrent et le détériorèrent, allant même
jusqu'à brûler le parquet et certaines fenêtres. Ils sont
allés jusqu'à rentrer avec leurs side-cars dans le château.
Madame de Saint Pierre autorisa les membres du secours catholique de LONG à
utiliser la façade du parc pour servir de cadre au jeu scénique
" le mystère SAINT JEAN " ou à d'autres spectacles des
fameux " soirs de LONG ".
Photo du château en 1945
Base de données Mémoire Ministère de la culture et de la communication
Direction de l'Architecture et du Patrimoine
Après la guerre, le château et son parc deviennent peu à
peu le lieu privilégié des jeux des enfants de LONG et de fameuses fêtes comme celle organisait en 1938 puis les soirs de LONG.
Château en 1956 et article des soirs de LONG en 1965
Il fallut
en 1964 le passage de Monsieur VANGLABEKE Roger et de sa famille aux abords
de ce magnifique monument pour que revivent ces pierres. Monsieur VANGLABEKE était P.D.G des peintures AVI et possédait à Fontaine-sur-Somme
une belle maison et un énorme étang de 30 ha " le bénévole
".
Dans son livre " excusez-moi d'être devenu châtelain "
monsieur VANGLABEKE décrit la vue qu'il a eu de ce château :
"nous apercevons une espèce de grande bâtisse derrière
une cour laissée à l'abandon, mais encore protégée
par une grille rouillée et en triste état, dont un vantail a pris
une position horizontale plutôt que verticale. Son seul occupant : un
cheval de ferme. Impossible d'entrer ! cependant curieux, nous faisons le tour.
Nous découvrons alors quelque chose qui ressemble à un parc envahi
de ronces et d'herbes folles. Nous y entrons puisqu'il n'y a même plus
de clôture
nous pénétrons à l'intérieur.
Il n'y a plus de fenêtres, plus de portes. D'après l'importance
des bâtiments ce fut certainement un château. Nous nous aventurons
à l'intérieur. Un escalier est encore là, mais sans rampe
au premier étage, des chambres, avec des vestiges d'alcôves, dont
les planchers ont servi de chauffage aux occupants de passage
Nous refaisons
le chemin inverse à travers le parc. Des arbres imposants
ils ont
sûrement plus de 200 ans, moi qui ais toujours rêvé d'avoir
un bois avec d'énormes arbres
" Malgré le mauvais état,
monsieur VANGLABEKE propose 28,5 millions à la comtesse de SAINT PIERRE
par l'intermédiaire de Me HURE, notaire. Le monde des affaires prend
le relais et c'est donc les peintures AVI qui achète le château
pour la formation de ses représentants en créant une S.C.I
En même temps que le château ce sont 20 hectares qui sont achetés
(5 hectares pour le parc, 10 hectares de bois le long de la route de l'Etoile
et 5 hectares de peupliers). Ce château classé Monument historique
depuis 1945 doit être remis en état ; les dommages de guerre, quelque
17 millions, serviront aux premiers travaux.
La toiture sera réparée ou plutôt refaite par une entreprise
Amiénoise.
Un artisan menuisier ébéniste habitant le village, monsieur Daniel
PERNY va refaire les boiseries
un véritable travail d'artiste
En se basant sur les morceaux de bois restant il va remettre en état
ou refaire les boiseries dans le style de l'époque.
Les plafonds également seront refaits par un artisan de Berck.
Lors du décapage des peintures, monsieur MERIGUET, maître peintre
va découvrir des panneaux aux teintes pastel décorés de
fleurs multicolores. Ces peintures étaient l'uvre de HUET.Un trésor
redécouvert.
Quant aux trumaux de la pièce du zodiaque, c'est Madame PERSYN, diplomée des beaux arts de Paris qui ira copier les originaux installés dans le kiosque à musique de l'hôtel de Berny, ancienne demeure des Fermiers Généraux, à Amiens rue Victor Hugo (boiseries vendues 100 000 francs par Monsieur de Rouvroy (Histoire de l'hôtel des trésoreries de France de la dénéalogie de Picardie à Amiens) .
Il faudra 7 années pour remettre en état le château et
monsieur VANGLABEKE ne l'habitera qu'en 1972. Ce travail remarquable sera récompensé
en 1974 par l'obtention du prix " chefs d'uvre en péril "
qui sera remis à monsieur VANGLABEKE par monsieur André MALRAUX,
ministre de la culture.
Il va ouvrir le bas du château à la visite, meublant au fur et
à mesure avec beaucoup de goût les différentes pièces
visitées. Il va également réunir une fantastique collection
de vieilles pendules
et vers 1995 il installera une piano avec un automate
représentant le comte de Buissy qui fait l'admiration des visiteur
Il a également fait revivre un temps les écuries en achetant
plusieurs chevaux.
La famille aimait à galoper dans les marais ou dans le grand bois. Mais
les chutes successives lui firent prendre la décision de s'en séparer.
C'était un homme passionné par le château, il essaiera d'ouvrir
les souterrains mais le travail etait trop difficile, il y avait trop d'éboulements.
Il abandonnera la mort dans l'âme.
Monsieur et Madame VANGLABEKE venait 3 jours par semaines à LONG, au
début en hélicoptère puis en cadillac.
Il savait recevoir et pour fêter en 1983 le 250 ème anniversaire
de la construction du château avec tout le faste nécessaire, il
organisa une fête que beaucoup n'oublieront pas
Baptêmes de
mongolfières, d'hélicoptère, fastueux repas sous des tentes
dans le parc, installation de marchands de glace un peu partout (les glaces
sont gratuites et font la joie de tous les enfants). La musique de Mouvaux donne
un concert. Une messe est donnée très priante et l'église
est pleine à craquer.
Stéphane Collaro et Audrey Erba descendent de l'hélicoptère
en comte et comtesse de Buissy
pierre Doris anime le repas de ses histoires.
Ce fut vraiment un grand moment au château.
Il avait une autre passion, celles des vins de bordeaux et sa cave était
digne des plus grands.
Le 15 octobre 1988, des amis chasseurs lui offrent une girouette surmontée
d'un oiseau qu'il installe au-dessus du Colombier.
Dans les années 1990, après une grande tempête où
beaucoup de ses arbres étaient tombés, il décide de créer
le bel étang que nous pouvons voir dans le parc.
Au fil des années monsieur VANGLABEKE, véritable amoureux de ce
château va en faire ce qu'il est aujourd'hui, l'un des plus beaux châteaux
Louis XV de France.
Malheureusement, l'âge venant, monsieur VANGLABEKE va décider
de quitter le château et vendre tout le mobilier (Louis XV, Louis XVI
etc
) et sa collection de pendules par l'intermédiaire de l'étude TAJAN à
Paris le 16 décembre 1998.
LONG et le château perdait là beaucoup.
Il faut savoir que grâce à monsieur VANGLABEKE, nous pouvons entendre
l'Angélus chaque jour dans notre beau village. En effet la Commune n'ayant
pas les moyens d'entreprendre ce travail sur les cloches de l'église,
le Maire m'autorisa à rechercher les fonds et à mettre en place
cet angélus. J'ai donc lancé une souscription dans la Commune
et monsieur VANGLABEKE me promis de mettre la différence. La promesse
fut tenue et nous pouvons entendre cet angélus qui donne vie à notre village.
En 2001, le château change de propriétaire, il appartient désormais
à Monsieur et Madame DELAHAYE. Le château reste ouvert au public
et une exposition de peinture d'artistes locaux a lieu chaque année dans
la semaine du 15 août. Ces nouveaux propriétaires, véritables passionnés de l'endroit, ont remis en état les "serres" qui ont connu une si belle histoire... et ils mettent des fleurs un peu partout... plus de 1000 rosiers plantés, des hortensias, des fushias etc... c'est vraiment une réussite... L'ensemble est maintenant inscrit dans les "Parcs et jardins".
de très jolis rosiers ont été plantés dans la cour d'honneur.
des massifs qui agrèmentent les abords du château et des grilles repeintes et redorées du plus bel effet.
de magnifiques serres grâce à la passion de Madame DELHAYE...
tableau peint vers 1870 sur lequel on peut voir le lavoir
et l'hôtel de ville recemmment construit
Des travaux ont été entrepris pour rénover l'ancien lavoir...
La charpente a été installée mi-décembre 2006...
Le lavoir est maintenant restauré ... et c'est une vraie réussite... un plus pour le village sans aucun doute.
Par arrêté en date du 1 décembre 2003 les communs du château, façades et toitures, le pigeonnier et les deux serres du château sont inscrits sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Une bonne nouvelle pour le village.
LES SEIGNEURS DE LONG :
1119 : Guillaume de Fontaines, chevalier
1160 : Enguerran de Fontaines, chevalier et Sénéchal de Ponthieu
1185-1205 : Aléaume de Fontaines, chevalier
1230 : Hugues de Fontaines, chevalier
1270 : Aléaume de Fontaines, chevalier
1288 : Eustache de Fontaines, chevalier
1310 : Eustache de Fontaines, prêtre, chanoine et préchantre d'Amiens
qui a pour héritier sa sur
1320 : Jeanne de Fontaines, femme de Jean de Cresecques, chevalier, conseiller
et chambellan du Roi
( le château passe dans la famille Cresecques)
1340 : Guillaume de Cresecques, chevalier
1370 : Robert de Cresecques, chevalier, conseiller et chambellan du roi
1415 : Robert de cresecques, chevalier
1440 : Guillaume de Cresecques, chevalier
1460 : Jean de Cresecques, chevalier
1489-1505 : Jeanne de Cresecques, femme de Jean de Croy, comte de Roeux
(le château passe dans la famille de Croy)
1505-1525 : Ferry de Croy, comte de Roeux, chevalier de la Toison d'or, grand
maître d'hôtel de l'empereur Maximilien
1525-1570 : Jean de Croy, comte de Roeux, chambellan du roi d'Espagne et capitaine
de 50 hommes d'armes. Il meurt sans postérité et a pour héritière
sa sur.
1570-1600 : Marie de Croy, femme d'Adrien de Boulainvilliers, chevalier
(le château passe dans la famille de Boulainvilliers)
1600-1630 : Daniel de Boulainvilliers, vicomte de Dreu, baron de Coudaye
1630-1656 : Abraham de Boulainvilliers, vicomte de Dreux. Il laisse ses seigneuries
à sa nièce
(le château passe dans la famille de Montigny)
1656-1689 : Anne de Dangueulles, femme de Philippe de Montigny, conseiller et
maître d'hôtel ordinaire du roi et gouverneur de Dieppe
1689-1696 : Guillaume de Montigny, vicomte de Dreux
1696-1698 : Joseph de Montigny, chevalier, capitaine au régiment de Berry,
cavalerie. Il vend LONG en 1698 à la famille de Buissy
(vente du château à la famille de Buissy)
1698-1712 : Honoré de Buissy, chevalier,
1712-1762 : Honoré Charles de Buissy, chevalier qui fait construire le
château actuel. Honoré Charles de Buissy est mort le 15 septembre
1762 et est enterré dans le caveau de l'église de Longpré
1762-1777 : Pierre de Buissy, chevalier, officier aux gardes françaises,
capitaine des chasses du comte d'Artois. Il épouse Anne Elisabeth GAUDIN
vicomtesse de Buissy (1749-1832 enterrée à LONG)
1789 : Anne Charlotte Elisabeth de BUISSY (1170-1850 enterrée à
LONG, marraine des cloches de LONG en 1809), femme d'Amédée Charles
Marie, comte de Boubers-Abbeville-Tunc(1766-1846 enterré à LONG
, parrain des Cloches).
(le château passe dans la famille de Boubers Abbeville Tunc
Amédée Charles Marie de BOUBERS eut 4 enfants
c'est le fils
d'Alphonse Aléxandre Charles de Boubers-Abbeville Tunc qui héritera
du château
1846-1871 Olivier Angelbert Marie Comte de Boubers Abbeville. Il fut le dernier
Boubers qui habita le château et il meurt le 4 février 1871 au
camp de Boulogne-sur-Mer du typhus. Il était capitaine de la garde nationale.
Ses héritiers sont : sa tante Ida Rose Blanche Boubers, épouse
de Pierre Jules MAISNIEL de SAVEUSE
et Charlotte Anaïs Zoé MATHILDE de CORDAY D'ORBIGNY, veuve d'Alphonse
de Boubers, décédée en 1899 à Paris et enterrée au cimetière du Père Lachaise.
Vente du château à la famille de Rouvroy, vieille famille dont on retrouve les origines dans les Flandres. Après la conquête des Flandres par Louis XIV, les Rouvroy exercèrent, entre autres charges, la fonction de Trésorier de France jusqu'à la Révolution.
C'est monsieur Octave de Rouvroy qui achète le château (né
le 29 février 1828). Fils de Edouard Louis Joseph de Rouvroy né le 1 juin 1784 à Fournes et mort le 23 avril 1863à Amiens, issu de la branche cadette de Capinghem, qui fut Officier supérieur des gardes à pied du roi dans une compagnie des gardes du corps "les Cents Suisses" et fit partie de la petite escorte qui accompagna Louis XVIII à GAND durant les Cent Jours, Chevalier de la Légion d'Honneur et de Julienne Marie Joseph de Morgan d'Epagny, fille de Marie Joseph Jean-Baptiste de Morgan d'Epagny et de Marie Louise Agnès Julienne de Héricourt (née le 29 ocotbre 1801 à Amiens et décédée au château de Long le 6 novembre 1876).
Edouard de Rouvroy et Juliuenne de Morgan d'Epagny s'étaient établis à Amiens après leur mariage et eurent deux enfants :
-Octave Marie Jean Baptiste Anaclet né à Amiens le 29 février 1828
-et Gabrielle Marie Guilhelmine née à Amiens le 15 juillet 1830 et décédée le 16 avril 1859 au château de la Bourbansais. Elle s'était mariée quelques semaines auparavant le 5 mars 1859 à Amiens avec Marie-Charles vicomte de Lorgeril, fils de Louis François Marie et de Julie Marie Anne Perrine de la Forest d'Armaillé, né le 20 janvier 1812 à Rennes, ancien lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d'honneur, Conseiller Général d'Ille-et-Vilaine, veuf de Jeanne Polixène Marie Florentine Rouxel de Villeféron.
Octave de Rouvroy, acquéreur du château de Long, avait eu d'un premier mariage avec Mademoiselle Laure Blin de Saint Quentin un fils Olivier né en 1855 qui mourut en 1872 à l'âge de 17 ans. Laure Blin de Saint Quentin est morte en 1856 ;
Octave de Rouvroy qui hérite de la fortune de sa première femme avec un domaine dans le Boulonnais dont le château de Bellebrune, épouse en secondes noces Mademoiselle Marguerite de CHABENAT
de BONNEUIL (elle décédera le 16/04/1918 dans sa 87 ème année) . Monsieur de Rouvroy héritera également de sa soeur Gabrielle morte en 1859.
Monsieur de ROUVROY Octave Marie Jean-Baptiste meurt au château de LONG le 9 juin 1882 à l'âge de 54 ans et laisse une veuve et cinq enfants:
- René ( Edouard Marie René né en 1863)
-Edouard (Edouard Jean Marie né en 1864 qui héritera du domaine de Bellebrune dans le Pas-de-Calais)
Marie (née en 1866)
Robert (né en 1867)
Gabrielle (née en 1868) .
René de Rouvroy marié à Marie Hélène
Stéphanie de FRANQUEVILLE d'ABANCOURT hérite.
Ils auront 3 enfants:
-Jean Marie Joseph Antoine Octace (né à LONG le 10/09/1898 et décédé le 03/07/1970 à Tucson Arizona)
-Germaine Marie Gabrielle Bibiane (née à LONG le 15/08/1900 et décédée le 15/04/2002 à ST CLAIR SUR EPTE)
-Jacques Marie Robert Paul (né à LONG le 15/01/1904 et décédé à LONG le 16/02/1905)
Ce sera Monsieur René de ROUVROY qui sera le dernier de Rouvroy à
habiter le château. Il quittera cette demeure le 2 décembre 1915 mais reviendra parfois encore à Long en début d'année 1916.
Chapelle de la famille de Rouvroy
au cimetière de LONG
Vente du château le 8 mars 1916 (voir histoire 1914-1918) au comte de
PANEVINON propriétaire à Behin.
19.. - 1965 : La fille de M.de PANEVINON , Madame de SAINT-PIERRE a hérité.
Madame de SAINT PIERRE habite à SAINT BRIEUC.
1965-2000 : M. Roger VANGLABEKE achète le château sous forme de
S.C.I dans un très mauvais état et le restaure avec les aides
des Monuments historiques et de l'entreprise AVI qu'il dirige.
2001- M.Mme DELAHAYE.
Vous pouvez visiter ce magnifique château jusqu'au 31 août. Le château sera ouvert à la visite du lundi au samedi de 12 heures à 18 heures ou sur rendez-vous.
Prix de l'entrée: château et parc 7.00 € (gratuit pour les enfants de moins de 7 ans) visite à 15 h et à 17 heures pour le château
Prix de l'entrée pour la visite du parc ou du château 4.00 € (gratuit pour les enfants de moins de 7 ans) visite possible du parc à partir de 12 h
Réservez auprès de l'Office du tourisme: tél 03 22 31 82 50 (ou au 03 22 31 34 53 aux heures de repas)
Visite possible pour les groupes toute l'année sur rendez-vous.
Histoire de Long: ouvrages de références: L'histoire
de Long par l'Abbé Delgove, la famille DANTEN par Jean Loo, Histoire
de Picardie, Chateaux de Picardie, Histoire d' Abbeville, histoire de Fontaine
et divers documents, archives départementales, archives de Hubert de Rouvroy, Livre de Prarond, souvenirs de M.DANTEN Paul dit Victor, etc...
recherches de L.B